On a tous à y gagner

Et voilà mon premier jour officiel à La Poste. Vive les vacances de Pâques ! 120 bornes de tournée paumée dans la cambrousse lautrécoise, sur des petites routes de campagne à 120km/h et on fait comme si il n'y avait personne en face. Tous les vieux qui veulent vous payer le café, à toutes les baraques, qui vous disent qu'il y a du vent pour la 50è fois de la journée. Sans blague ya du vent coco ? Tu crois ? J'ai failli m'envoler tout à l'heure et après j'ai du lutter contre le vent pour pouvoir fermer ma portière. A une maison, à un moment, il n'y a pas de boite aux lettres, alors il faut descendre et aller lui poser le courrier dans la cuisine. Elle m'a chopé le bras, m'a agrippé et m'a hurlé de prendre un café. Je peux pas j'ai pas le temps, je suis déjà à la bourre, la vieille. Et bordel lache moi je ne sens plus mes doigts !C'est fou ce que ça peut avoir comme force une vieille. On ne s'en méfie jamais assez. Demain elle, elle n'a pas de courrier ! Pan !

C'est mon pôpa qui m'a pistonnée pour ce taf. Merci papa ! Alors du coup il m'aide, il vient m'aider à trier le matin, et aujourd'hui et demain il fait la tournée avec moi pour me montrer. C'est un vrai labyrinthe cette campagne, tous les chemins se ressemblent, il y en a la moitié qui n'ont pas de nom, vers 13h on commence à avoir un sacré creux, surtout quand le petit déj remonte à 7h ... Mais je crois que je gère à peu près. On verra mercredi, je dois me démerder toute seule.

En fait j'étais pas censée bosser ces vacances. Je devais juste travailler cet été mais on m'a bien fait comprendre que si je ne les dépannais pas maintenant je pouvais me gratter jusqu'à l'os pour juillet-août. Balo, je me serais bien reposée. D'ailleurs j'ai tapé la sieste cet aprèm en rentrant. Je ne fais jamais la sieste ! Mais là je ne tenais plus. Assez révélateur de mon état actuel.

Me voilà donc de retour dans la maison familiale. J'avais oublié qu'ici on ne pouvait pas prendre sa douche sans qu'il y ait trouzemilles irruptions dans la salle de bain. Un coup la mère, un coup la frangine. Demain je ferme à clé. Encore là ça va, la frangine est partie à la mer avec le cousin. J'ai repris ma place de fille unique ! Mais je serais bien partie avec eux.